J49 La Verkin - Zion - Springdale (UT) 30km

Nous nous sommes levés de bonne heure pour affronter notre périeuse hikking (rando).
La peur était tout de même là avec les avertissements de la veille, le danger omniprésent de flash flood (crues subites), les décharges à signer, la personne à contacter en cas d'urgence...
Nous nous sommes préparés avec un énorme petit déjeuner. Les autres hikkers y allaient sans trop d'équipement, mis à part un groupe de jeunes avec combinaison de plongée, cordes et tout l'attirail qui va avec.
Nous nous étions dit "On va jusqu'où c'est possible. Si la rivière est vraiment de 5 pieds (1,50m), on la traverse pas. Si c'est trop dangereux non plus"
De toute façon, même à 3 pieds (90cm), je l'aurai pas traversée...

Nous voilà donc partis, sans savoir à quoi nous attendre vraiment.
Le début fut pentue. Peut être 300m de dénivelé en descente de roches et de glissades.
Puis, on a vu la rivière "tout mignonnette", on a suivi le trail (chemin) et traversé la rivière grâce aux rochers ou aux arbres placés aléatoirement par la nature et les crues subites.
Le chemin était court, seulement 6km mais à crapahuter, escalader, descendre, traverser...Il nous a bien fallu 4h pour arriver à notre but : le Subway (métro)
Et oui, on fait tout ça pour arriver au métro lol
Là, nous avons mis les pieds dans l'eau bien froide mais ça en vallait la peine.
Nous étions seuls dans ce tunnel à ciel ouvert creusé par l'eau et le vent.
Pour y parvenir, nous avions franchi des mini chutes au milieu de la forêt et des falaises.
Les pieds dans l'eau, au milieu de tout ça...on est tout petit!

Les jeunes qui nous avaient dépassé ont pu aller plus loin car d'un coup, l'eau est bien profonde de 5 pieds et il faut des cordes pour escalader la roche.
Nous n'avons pas compris comment ils pouvaient faire ça tous seuls...mais ce sont des américains!
Ce peuple n'a peur de rien.

Par contre, quand on est dans ce tunnel, on comprend bien le risque de flash flood.
Coincé entre les deux roches, voyant le débit de l'eau augmenté, les débris d'arbres ou de roches arrivés sur soi...
Je crois bien qu'on a la peur de sa vie (si ce n'est la dernière).
Parcequ'à ce moment là, on a aucune chance d'escalader quelque chose pour échapper à la crue.
On est entre deux falaises, il faut courir pour atteindre la partie où la forêt réapparait et grimper le plus vite possible.
Au vue des traces laissées par d'anciennes flash floods, il faut bien grimper 5 à 8m et ce en quelques secondes.

So, il ne s'est rien passé. Tout était parfait.
C'était magnifique.  Il faisait beau et chaud.
L'eau était fraiche mais elle nous rafraichissait les pieds (même si au bout de quelques minutes, ils devenaient tout rouges et anesthésiés par la température).

Dans tous les cas, nous étions heureux d'avoir payé pour ça et surtout de l'avoir fait jusqu'au bout!
Le retour fut largement plus rapide et facile.
Une fois les pieds mouillés, autant rentrés par la rivière (quand on le peut).
Plus besoin de faire attention, de prendre les roches, la déviation pour éviter de marcher dans l'eau...
Et puis, c'est tellement plus agréable.
S'il nous arrive de le refaire une fois dans notre vie, on s'achètera des combinaisons pour s'amuser dans l'eau, glisser dans les tobbogans naturels et les chutes...

Et puis, après notre lessive rapide le long de la rivière comme dans l'ancien temps, nous devions remonté notre pente du début...
Après 6h de crapahutage, affronter les 300m (ou plus) de montée à pic fut assez dur.
Surtout que nous n'avions pas prévue que la marche serait si longue.
Nous nous attendions à revenir maximum 4h après.
Du coup, nous avions juste emporté deux barres de céréales, quelques cerises, une pomme et seulement 1,5l d'eau.
Autant vous dire que ce n'était pas assez. Pour l'eau, nous avons pu nous ravitailler à une chute mais pour la bouffe...
Nous avons dévoré des hamburgers au poulet fait maison à la fin.

Sur le "parking", nous avons rencontré un baroudeur américain.
Un vrai Into the Wild, avec la barbe, le canoë...
L'année dernière, il est parti 5 mois juste à pied sur l'Appalache Trail (des milliers de miles dans les jambes).
Là, il voyage seul, dans son pick up, avec son canoë et son vélo.
Vous pouvez croire qu'on est des crados avec une douche en 3-4 jours (quoiqu'on a des lingettes et des débarbouillettes!), mais lui, en 6 semaines il n'en avait pris qu'une seule!!!
Il se lave dans les rivières et les lacs.
Sauf qu'à la température de celle qu'on a traversé, nous ne sommes pas encore prêts à assumer cette expérience.

Il allait faire notre rando le lendemain mais jusqu'au bout du bout, avec les cordes et la combi lui aussi.
Et tout seul! Beaucoup d'américains voyagent tout seul. Ca doit être dans les gênes.
Comme le camping car!
C'est une façon de voyager : il y a les petits (ceux qui se fixent sur les pick up), les caravanes, les camping car de toutes tailles et puis les méga bus de tournée qui coutent un million mais il y en a tellement...
Il y a aussi ceux qui tractent la voiture, les motos, le bateau ou tout à la fois...
C'est assez impressionnant quand un bus camping car vous double, accompagné de sa jeep et d'une remorque avec vélo, moto, quad...

Bref, nous avons discuté de nos voyages.
Nous allons peut être le recroiser en Alaska.
Et en parlant d'Alaska et d'Into the Wild, il nous apprend que le bus est véritable!
Il nous a même indiqué l'endroit qui est devenu une étape incontournable sur notre passage en Alaska!

Puis, nous nous sommes séparés.
Nous sommes redescendus à la civilisation, à Springdale.
Encore une ville qui existe seulement grâce au parc d'à côté.
Elle est composée de motels, hôtels, restaurants, de boutiques de souvenirs, de campings...
Par contre, il n'y a qu'un seul endroit où prendre une douche et il était fermé.
Tant pis, ça sera pour demain!
Nous avons trouvé un endroit sur le bas côté de la route où dormir et puis ni une ni deux, dans les bras de Morphée.

Les photos de la rando sont dans l'album de Zion (désolée, toutes les photos doivent être mélangées dans l'album)